Pour Martin Faucher trois mots peuvent définir l’ossature générale de ce FTA 2016. Trois mots ça ne suffit pas à décrire précisément la densité et la complexité de ce qui sera donné à voir, mais ça lance des flèches, des pistes, des pistes…
CRISE. Martin Faucher : « Comment fait-on dans un monde en crise – en crise environnementale, en crise financière – pour se définir à l’intérieur ? On verra cela avec la pièce J’aime Hydro car Hydro Québec, ça a été l’institution qui a été à l’origine de la révolution tranquille, c’était très identitaire. Pour une fois il y avait une institution qui nous appartenait. 40, 50 ans après, qu’est-elle devenue ? Est-ce qu’elle nous ressemble encore. Pareil avec Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni : Comment les femmes subissent la crise grecque de l’intérieur, le capitalisme à outrance, et comment elles se définissent par rapport à ça ? Comment la crise génère des questionnements intimes ? »
IDENTITE. Martin Faucher : « C’est lié au premier mot, nous traversons aussi une période de crise identitaire. Les gens ont de plus en plus de mal à définir leur identité – sexuelle, religieuse – à définir ce à quoi ils appartiennent. 2Fik en parle avec la chasse galerie, mais il en est aussi question dans Reality ; dans Fin de série, dans le travail de Trajal Harrell ; dans Mercurial George, ou dans Siri : Comment on se définit par rapport à la technologie ? Enfin dans Gala, qui est comme la synthèse de tout ça. »
RASSEMBLEMENT. Martin Faucher : « Le rassemblement, c’est ce qui se passe avec les artistes et le public. C’est, à l’intérieur de deux semaines, aller voir des spectacles, se positionner pour ou contre, participer à différents événements que le festival offre et qui ne sont pas que les shows en soirée. Ça offre une alternative à un certain individualisme qui n’a plus de sens.»